[article] Titre : | Gunfactory et L'Herbe de l?oubli entre documents et témoignages | Type de document : | document électronique | Auteurs : | Sandrine Montin, Auteur | Année de publication : | 2021 | Note générale : | Bibliogr. | Langues : | Français | Mots-clés : | enquête armes européennes radiation nucléaire document déni esthétique politique souveraineté | Résumé : | Le travail de la compagnie belge Point Zéro et du metteur en scène J.-M. d’Hoop, dans les spectacles Gunfactory (2016) et L’Herbe de l’oubli (2019), donne à voir une réalité cachée, masquée, invisible, ou déréalisée : l’impact de la production et de l’export d’armes européennes, et l’effet de la radioactivité nucléaire après la catastrophe de Tchernobyl. Comment documenter un réel invisible sur un plateau de théâtre ? Dans cet article, nous analysons les phénomènes de déni, d’autocensure, d’interruption qui rendent compte de la gêne des locuteurs et de la difficulté à saisir des réalités cachées, déniées, devenues quasi irréelles. En prenant appui sur un entretien avec le metteur en scène et une analyse des spectacles, nous décrivons le processus d’enquête préparatoire à l’écriture des spectacles : la collecte des données scientifiques, des témoignages ensuite reconstruits sur scène, des documents vidéo. Enfin nous explorons la dimension politique de l’esthétique à l’œuvre : la gêne des locuteurs réfléchit nos propres difficultés à négocier entre nos identifications ou affiliations et nos valeurs ; les mots des habitants, travailleurs, médecins faisant face aux discours et politiques officiels rendent manifeste le fait que "l’enquête est l’autre nom de la vie" comme l’affirme le philosophe B. Morizot, et que la réduction du savoir légitime à l’activité de quelques-uns relève d’une grande violence ; la scénographie et le recours aux marionnettes, en particulier dans L’Herbe de l’oubli, rendent visible la présence des morts, la fragilité de la vie, et légitiment nos aspirations à la paix, à la préservation de la vie et des ressources. Tout ceci rend possible pour le public ce que J. Rancière appelle une "désincorporation" et facilite un questionnement presque frontal sur sa propre souveraineté. | En ligne : | https://journals.openedition.org/pratiques/11260 | Format de la ressource électronique : | Texte intégral | in Pratiques (Metz) > 191-192 (12/2021)
[article] Gunfactory et L'Herbe de l?oubli entre documents et témoignages [document électronique] / Sandrine Montin, Auteur . - 2021. Bibliogr. Langues : Français in Pratiques (Metz) > 191-192 (12/2021) Mots-clés : | enquête armes européennes radiation nucléaire document déni esthétique politique souveraineté | Résumé : | Le travail de la compagnie belge Point Zéro et du metteur en scène J.-M. d’Hoop, dans les spectacles Gunfactory (2016) et L’Herbe de l’oubli (2019), donne à voir une réalité cachée, masquée, invisible, ou déréalisée : l’impact de la production et de l’export d’armes européennes, et l’effet de la radioactivité nucléaire après la catastrophe de Tchernobyl. Comment documenter un réel invisible sur un plateau de théâtre ? Dans cet article, nous analysons les phénomènes de déni, d’autocensure, d’interruption qui rendent compte de la gêne des locuteurs et de la difficulté à saisir des réalités cachées, déniées, devenues quasi irréelles. En prenant appui sur un entretien avec le metteur en scène et une analyse des spectacles, nous décrivons le processus d’enquête préparatoire à l’écriture des spectacles : la collecte des données scientifiques, des témoignages ensuite reconstruits sur scène, des documents vidéo. Enfin nous explorons la dimension politique de l’esthétique à l’œuvre : la gêne des locuteurs réfléchit nos propres difficultés à négocier entre nos identifications ou affiliations et nos valeurs ; les mots des habitants, travailleurs, médecins faisant face aux discours et politiques officiels rendent manifeste le fait que "l’enquête est l’autre nom de la vie" comme l’affirme le philosophe B. Morizot, et que la réduction du savoir légitime à l’activité de quelques-uns relève d’une grande violence ; la scénographie et le recours aux marionnettes, en particulier dans L’Herbe de l’oubli, rendent visible la présence des morts, la fragilité de la vie, et légitiment nos aspirations à la paix, à la préservation de la vie et des ressources. Tout ceci rend possible pour le public ce que J. Rancière appelle une "désincorporation" et facilite un questionnement presque frontal sur sa propre souveraineté. | En ligne : | https://journals.openedition.org/pratiques/11260 | Format de la ressource électronique : | Texte intégral |
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